Quand l’usage d’engrais chimique entraîne une chute de fertilité des sols

 

Quand l’usage d’engrais chimique entraîne une chute de fertilité des sols

 

Thèmes

Agriculture éco-climatique,
développement économique des communautés

Contexte

1999 - 2005. Région du Siné Saloun, village de Latmingué, Sénégal.

Les sols sablonneux du bassin arachidien autour de Kaolak connaissent une chute de fertilité. En 15 ans la production d’arachide est passée de 1 t/ha à 150 kg/ha.

La zone connaît un exode rural important ; une population vieillissante reste à travailler des sols de plus en plus érodés.

Le mil, nourriture de base, et en rotation avec l’arachide  était aussi affecté que celle-ci.

Problématique

Lors d’un programme d’intensification de la culture d’arachides en vue de la fabrication puis de l’exportation de l’huile d’arachides, l’Etat a rendu accessible l’engrais chimique aux petits producteurs en fonction de leurs surfaces cultivées.

Les producteurs pour avoir plus d’engrais ont créé de la surface cultivable en coupant leurs bois et haies naturels.

Le vent de la saison sèche – l’Harmattan – n’ayant plus aucun obstacle, érode fortement les parcelles, balayant les sols sablonneux des fines argiles où se trouve la fertilité.

La production d’arachide générait une marge négative. La production de mil n’était plus suffisante pour nourrir les familles.

Solutions mises en place

  • Mise en place d’un programme pilote avec 80 familles – 800 bénéficiaires – membres de l’association des producteurs locaux.
  • Formation des encadrants techniques aux techniques d’une agriculture éco-climatique résiliente au climat.
  • Mise en place de compostage en vue d’une fertilisation à base d’éléments organiques.
  • Mise en place d’agroforesterie avec Acacia biloba dans les parcelles les plus érodées.
  • Reconstitution des haies brise-vent.
  • Travail avec un partenaire de développement pour payer les 3 techniciens du programme.

Résultats

  • Remontée des rendements de 150 à 900 kg/ha en cinq ans.
  • Les rendements n’ont jamais baissé, même quand il y a eu 17 jours sans pluie durant la saison des pluies 2003, lors de la formation des grains. Le compost servant d’éponge dans le sol, stockant l’eau et la rendant disponible aux plantes.
  • Le programme est devenu autonome la cinquième année : les producteurs ont pu payer directement les techniciens sans faire appel à une aide extérieure.
  • Les voisins du programme ont copié les techniques d’agriculture durable.